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Prenons le chemin du Yak sauvage au cœur de la montagne pourpre 
A la frontière de l’horizon, il est une porte ouverte, une yourte
Foulons la neige, les lacs salés des contreforts himalayens
Un rocher, éternel ermite, veille. A la croisée des chemins
Prenons le temps de rejoindre l’ermitage. Il neige.
Hier et demain. Que rien ne change.
Les montagnes étirent la terre vers le ciel
Rouge de l’équinoxe de printemps. Sur les autels, des bougies
Dans un vallon pluvieux, de la paille mêlée au crottin
Les yaks sont assoupis, bosses sombres dans le crépuscule
Des dieux. Les yaks sont éveillés. Ca mugit.
Ca souffle dans la brume d’un matin frileux
Du toit du monde. Un Moulin à prières s’éveille
Chevaux de vent bigarrés claquent dans la brise
Rouge feu, vert eau, jaune terre, bleu cieux
Le vent souffle sans relâche, disperse ses formules sacrées
Sur le chemin des nuages blancs qui circumambule la montagne
Jouer avec les nuages, le bleu du ciel, les étoiles à portée de main
Emportés par la danse sacrée des esprits, rejoignons les nuages 
Les Horizons perdus qui dessinent les contours d’une vaste terre
Le rêve d’un yak ou des cumulus poussés par le vent ?
Paume de la main ouverte, que résonne le bol tibétain !
J’irai cueillir des dattes, des figues et du raisin, au son du sistre,
Du tambourin. Sur les berges du fleuve sacré, des ibis, des hérons
Cendrés s’arriment au Soleil couchant. Sur les ghâts, des chiens errants.
Sa longue chevelure déployée caressant les pavés brûlants,
Le Gange, chargé de prières, les fervents pèlerins a enlacés.
Sur de lunatiques flaques de lait, l’indolente felouque a dansé.
A Varanesi aux mille soupirs, dans l’odeur âcre des bûchers
Des sâdhus et des mendiants prient aux frontières du jour.
Parée d’étoiles et de diamants, Nout le Soleil engloutira.
A l’aube nouvelle, le corps arqué, Rê de ses entrailles renaîtra.
Dans le labyrinthe de la vénérée ville, par le hurlement noir
des chiens errants saisie, la fumée des chairs des défunts brûlées
Dans les cieux s’est élevée : dans un mirage fantomatique,
Famélique, elle s’est avancée : la Dorée Hathor aux cornes solaires.